Exposition Cendrars – Novembre 2014
« En ce temps-là, j’étais en mon adolescence… » : variations autour de Blaise-Cendrars
Lundi 17 novembre de 20h00 à 22h00
Mardi 18 novembre de 17h00 à 19h00
Le Lycée Blaise-Cendrars a voulu en hommage à cet homme libre, poète, romancier, artiste, créateur de modernités plurielles s’associer à l’événement créé au Musée des Beaux-Arts qui nous permet par son exposition Blaise Cendrars au cœur des arts d’éclairer quelques facettes de sa poétique simultanée en abordant des œuvres futuristes, cubistes, surréalistes et des peintures de Léger et de Chagall. Les enseignants ont proposé aux étudiants du Lycée de créer des variations contemporaines, des mythologies personnelles, en s’inspirant des œuvres de Cendrars. Nos étudiants deviendront donc pour un temps poètes, plasticiens, scénographes, « tatoueurs », acteurs… Ils ont été invités à étudier le livre-tableau inventé par Blaise Cendrars et Sonia Delaunay en 1913 et à tisser sur son modèle des correspondances entre l’Histoire, toutes les histoires et l’histoire fiction personnelle, entre les mots, les sons et les couleurs, le texte et les perceptions. Pour être fidèles à La Prose du Transsibérien, les étudiants du Lycée nous emmèneront dans un voyage artistique avec des arrêts dans 9 gares. Nous nous arrêterons à Moscou, Tomsk, Tchéliabinsk, Kainsk, Obi, Taichet, Verkné–Oudinsk, Kourgane et Samara. Dans chaque gare, nous trouverons deux espaces scéniques où vont se dérouler des performances poético-chorégraphiques et des compositions musicales. Les étudiants de l’option spécifique musique ont construit des instruments improbables, des intonarumori ou romorarmoni auraient dit les futuristes, en vérité des sculptures, des formes à voir, des matériaux assemblés qui dessinent l’espace et l’habitent. Ces sculptures deviennent ensuite des sortes d’organismes vivants, des animaux respirants, des humains fossilisés ou des villes nocturnes. Puis, par la mise en route du corps humain, ce sont des machines, des producteurs de sons inconnus et mystérieux. Enfin, le musicien tient dans sa main un instrument de musiques, pluriel, d’une esthétique tiraillée entre Marcel Duchamp et Fernand Léger. Les machines laissent alors émerger des expériences de musiques fascinantes. En face, des étudiants ont fabriqué des espaces-poèmes qui tentent de transcrire de manière plastique l’univers de Blaise Cendrars. Des acteurs, des danseurs et des circassiens habiteront les espaces-poèmes pour faire résonner les rythmes et la voix du poète.
Des robes simultanées (hommages aux robes tango que Sonia Delaunay portait, mais aussi hommages aux installations de mythologies personnelles d’Annette Messager) évoqueront les belles passagères des paquebots du début du vingtième siècle, des îles pleines de grâce et de sensualité surgiront du sol, des villes imaginaires se laisseront deviner sur le dos de jeunes filles en fleurs, des lettres bouteilles seront jetées dans l’espace afin de faire découvrir la prose de Cendrars, une machine à écrire nous couvrira de textes constellations… Des chefs de gare ou des « voleurs de l’Oural qui avaient attaqué les saltimbanques de Jules Verne contre les Khoungouzes, les boxeurs de la Chine et les enragés petits Mongols du Grand Lama » nous emmèneront, de gré ou de force, de Moscou à Samara avec 9 arrêts musicaux, chorégraphiques et poétiques. Des paysages poèmes et des installations défileront entre les gares, variations autour de La Prose et rêveries à partir de l’incipit « En ce temps-là, j’étais en mon adolescence ». Ainsi des poèmes présenteront les rêves, les fictions et les projections des étudiants, poèmes qui entreront en dialogue avec des scénarios photographiques en 9 stations entre « jardins suspendus de Babylone » et « ailes de nos sept péchés » composant des parcours narratifs en images, les légendes de Novgorode de nos étudiants. A Samara, dernière gare, nous nous embarquerons tous dans notre Transsibérien en regardant la création vidéo des étudiants en option spécifique arts visuels, transportés par la musique russe du début du XXème siècle (Rachmaninov, Ravel, des musiques du Caucase) et nous vivrons le Transsibérien avec les créations musicales des élèves, tentant de faire de notre école un « plaid bariolé » comme la vie de Cendrars, « si ardente et si folle ». Notons que le lundi soir de 20h00 à 22h00, vous aurez en plus des performances musicales et théâtrales, le plaisir d’assister à une performance supplémentaire. Des étudiants réciteront La Prose du Transsibérien tout en construisant, avec des rubans-rouges, une Tour Eiffel éphémère. Le mardi dès 16h30, des étudiants se feront acrobates et nous rappelleront « la tente déchirée d’un cirque pauvre dans un petit village de pêcheurs » et peindront dans le ciel des « moulins à vent du pays de Cocagne », « le broun-roun-roun des roues », petit cirque Medrano de La Chaux-de-Fonds.